4 avr 2012 (AFP)
Les signataires d'un appel soutenant Guy Orsoni, mis en cause pour
quatre assassinats et en grève de la faim en prison depuis 53 jours pour
dénoncer les conditions d'instruction des dossiers, lui ont demandé mercredi à
Ajaccio de cesser son action en raison de sa "situation alarmante".
Cette démarche concerne aussi son père, Alain Orsoni, 58 ans, qui a
cessé de s'alimenter depuis 45 jours dans son village de Vero (Corse-du-Sud),
et deux autres grévistes (36 et 31 jours).
"Certains d'entre eux (...) sont en danger. Des malaises très
récents attestent d'une situation alarmante", écrivent dans un communiqué
les initiateurs de cet appel "pour une justice sereine et équitable",
"exhortant les grévistes de la faim à cesser leur action".
"Malgré l'alternative à la détention provisoire, la justice est
demeurée jusqu'à président silencieuse", mais "nous voulons dire aux
grévistes que leur action courageuse n'a pas été vaine", déclarent-ils.
Le texte est signé notamment par le député européen François Alfonsi
(Verts), des élus locaux, des enseignants, un prêtre et le représentant en
Corse de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Mis en cause depuis avril 2011 dans trois dossiers d'homicides, dont
un double, intervenus à Ajaccio, Guy Orsoni, 27 ans, détenu à la prison des
Baumettes à Marseille, a cessé de s'alimenter le 13 février. Il dénonce les
conditions d'instruction de son cas par la Juridiction interrégionale
spécialisée (Jirs, chargée des affaires de criminalité organisée).
Une demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire a été
examinée lundi par un juge des libertés et de la détention de Marseille. Sa
décision a été mise en délibéré à vendredi.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence se
sera auparavant prononcée, jeudi, sur un appel de ses avocats contre une
ordonnance de maintien en détention.
Refusant "de se prononcer sur l'imputabilité des faits
reprochés à M. Guy Orsoni", les instances nationales de la LDH relèvent
mercredi dans un communiqué "que la détention reste, en droit, l'exception
et que la sérénité de la justice ne passe pas par un traitement différent selon
le patronyme que l'on porte."
Elle a aussi déploré ne pas avoir reçu de réponse à ses courriers
adressés au juge d'instruction chargé du dossier, qui avait "proposé de
dialoguer avec la LDH" dans une interview au journal Corse-Matin.
Mon commentaire : nous préférons attendre vendredi et la réponse de la justice. Nous pensons par ailleurs qu'il appartient à Guy de se prononcer bien que je rejoigne l'appel des signataires de "Pour une justice sereine et équitable". Mais durant cette grève de la faim nous avons tout décidé ensemble. Nous devons adopter une décision ensemble. Aujourd'hui les avocats ont remis à la cour de l'instruction l'ordonnance de mise en liberté qui a permis à Claude Chossat de sortir de prison. Les avocats de Guy Orsoni ont simplement demandé que leur client ait droit à un traitement identique. La décision sera rendue demain matin.
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