vendredi 13 avril 2012

Les propos anodins d'un candidat président de la République en Corse



Le président Nicolas Sarkozy  a rendu hommage, ce vendredi à Ajaccio, aux forces de sécurité et aux magistrats pour leur action en Corse, faisant état de "la baisse constante des faits de délinquance" dans l'île, en proie à une série de faits violents survenus ces derniers jours.

"Le nombre des attentats et d'assassinats, toujours trop élevé, a considérablement diminué", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'issue d'une réunion de travail sur le thème de la sécurité à la préfecture de Corse, en présence des ministres de l'Intérieur, Claude Guéant, et de la Justice, Michel Mercier.

Quelques jours après un attentat qui a fait un mort à Ajaccio et un double assassinat en Haute-Corse, il a déploré ces "règlements de comptes violents" mais souligné que les autorités étaient engagées dans "une action extrêmement dynamique". "Rien ne sera laissé de côté. Les coupables seront arrêtés, déférés devant la justice et punis. Que personne n'en doute", a-t-il dit.

Évoquant "une nouvelle génération de délinquants, sans culture politique ou autre, d'une très grande violence", il s'est engagé à leur adresser "une réponse extrêmement forte". "La violence, a-t-il dit, ne fait pas partie d'une culture" et face à un "niveau de détention des armes (qui) est intolérable", il a annoncé une "action systématique" pour conduire à "une tolérance zéro", déplorant "la présence d'armes légales dans trop de familles en Corse".

Soulignant que la police, la gendarmerie et la justice ont les "moyens nécessaires" pour agir en Corse, où "16 millions d'euros d'actifs ont été saisis depuis quatre ans", il a déclaré qu'il "faut protéger tout secteur qui se développe, comme le tourisme, des tentations mafieuses".

A son arrivée à la préfecture, M. Sarkozy avait déposé une gerbe sous la plaque à la mémoire du préfet Claude Erignac, assassiné en 1998 à Ajaccio. Dans ses habits de candidat à la présidentielle, il devait ensuite visiter une conserverie près d'Ajaccio, puis tenir en fin d'après-midi une réunion publique au palais des congrès.

Commentaire : Le nombre d'attentats a certes baissé à cause de la répression mais surtout grâce au changement de conjoncture. L'intégration européenne a diminué le caractère étatiste de la France et favorisé une dillution de la relation Corse-état français. Bien des revendications nationaliste ont été intégrées dans la vie publique traditionnelle corse. Il suffit pour s'en rendre compte de considérer la place de la langue désormais promise à la co-officialité par tous les candidats à l'exception de Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, l'éloignement de la France a soulevé en Corse la crainte de la séparation, isolant un peu plus les véritables séparatistes. La violence résiduelle en Corse a cessé d'être l'arme de la majorité des nationalistes. Cela a provoqué la décadence du clan de droite en proie à une crise majeure. Le clan de gauche dominant en Haute-Corse reste fortement implanté grâce au déclin de la gauche nationaliste pro-française. Paul Giacobbi, digne héritier de son père et de son grand-père, joue la carte de la région et de la fin des départements. Il bénéficie d'une réelle intelligence, d'un appareil clanique à l'ancienne, très efficace dans les communes rurales et d'une proximité avec le monde des affaires. 

Dans une longue interview donnée à Corse Matin, Nicolas Sarkozy promet monts et merveilles. Ainsi reprend-il le serpent de mer énergétique de l'arrivée du gaz en… 2018 c'est-à-dire un an après la fin de son éventuel dernier mandat présidentiel. Il ne cite pas une seule fois le Galsi ce fantomatique gazoduc qui était censé arriver en Corse en 2011 puis en 2014 et dont les travaux n'ont pas même débuté en Algérie. Tous les ministres se sont succédés en Corse pour promettre sa réalisation. Aujourd'hui, aucun d'entre eux n'est venu s'excuser pour les promesses non tenues. Donc rien à espérer du côté Sarkozy qui est capable de tout promettre pour être réélu. Le problème est que Hollande n'a guère d'affinités avec notre île. Il va la relativiser ce qui pose un problème d'avenir. 

Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé de sécurité comme il en parlait déjà beaucoup il y a cinq ans.

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