Veolia Environnement a confirmé mercredi son intention de
reprendre directement la participation de 66% qu'il détient actuellement
conjointement avec la Caisse des dépôts (CDC) dans la compagnie maritime SNCM.
"Veolia confirme être entré en négociations avec la CDC en vue de
transférer à Veolia Environnement la participation de 66% que Veolia Transdev
détient dans la SNCM et ses filiales", a déclaré une porte-parole du
spécialiste des services à l'environnement, confirmant un article de presse des
Echos.
Veolia a annoncé fin 2011 son intention de se désengager de Veolia
Transdev et indiqué en mars dernier être entré en négociation exclusive pour
céder progressivement sa participation de 50%. Selon Les Echos, le fonds
d'investissement Cube, détenu par Natixis, qui s'est porté candidat, aurait
fait clairement comprendre que la SNCM était de trop dans les transactions.
Le président du conseil de surveillance de la SNCM, Gérard
Couturier, a évoqué la menace d'un plan social de 800 emplois au sein de la
compagnie maritime frappée par des difficultés internes et une mauvaise
conjoncture économique. Soit la moitié des effectifs.
On peut imaginer désormais une lutte entre notre île et Marseille afin de connaître la localisation de ces licenciements.
La réduction probable de la délégation de service public dont
elle bénéficie sur le trafic avec la Corse, le risque de devoir rembourser à
l'Etat entre 30 et 50 millions d'euros et l'effondrement du marché des lignes
maritimes sur le Maghreb font peser une menace directe sur près de la moitié
des emplois de la SNCM (Société nationale maritime Corse Méditerranée).
"Tout cela peut mener à la mise en place d'un plan social qui pourrait
concerner de l'ordre de 800 emplois", affirme Gérard Couturier dans un
entretien à La Provence de vendredi.
"Il nous faut donc trouver
une voie d'avenir. Et s'il doit y avoir moins d'emplois, alors qu'on le fasse
sans désespérance, en agissant de manière convenable", ajoute le
dirigeant. "La SNCM a un avenir si elle s'adapte à la prochaine délégation
de service public que la Corse prépare et si on ne lui ferme pas les
portes". C'est un message directement adressé aux syndicats et notamment à la CGT Marseille qui a, jusqu'à maintenant, mener une bataille pour en revenir à une situation antérieure, position désormais devenue intenable.
Il cite notamment la décision que doit rendre cet été la
Commission européenne sur les fonds qui ont été versés par l'Etat à la SNCM
durant la période de 1990 à 2006. Cette affaire a été plaidée fin 2011 et la
décision est attendue pour cet été.
"Si jamais les fonds incriminés sont
requalifiés en aides, alors il faudra rembourser de 30 à 50 millions d'euros à
l'Etat", dit Gérard Couturier, précisant que lors de la privatisation une
clause prévoyait qu'en cas d'obligation de remboursement les repreneurs
pourraient "sortir".
Veolia Environnement a fait part mercredi de
son intention de reprendre directement les deux tiers de la compagnie maritime
SNCM qu'il détient actuellement conjointement via Veolia Transdev avec la
Caisse des dépôts (CDC).
Le chiffre d'affaires de la SNCM en 2011, qui emploie 1617
salariés, est estimé à 280 millions d'euros. La compagnie a transporté 922.300
passagers sur le marché de la Corse, mais le trafic a chuté de 34% sur la
Tunisie et de 24% sur l'Algérie.
Si on ajoute à ces menaces qui pèsent sur le transport maritime celles qui obscurcissent le ciel corse, on peut légitimement conclure que la Corse est chaque jour un peu plus une île et que cette dégradation pèse lourd sur notre façon d'assumer l'insularité.
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