jeudi 5 avril 2012

Un article de Corse-Matin sur la libération de Lisandru Plasenzotti



Lisandru Plasenzotti remis en liberté par le juge Claude Choquet de la Jirs

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Publié le vendredi 06 avril 2012 à 07h03
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Lisandru Plasenzotti a été remis en liberté quatre mois et demi après avoir été mis en examen pour association de malfaiteurs.DR

Le juge Claude Choquet a remis Lisandru Plasenzotti en liberté. Quatre mois et demi après avoir été mis en examen pour association de malfaiteurs, infraction à la législation sur les armes et infraction à la législation sur les stupéfiants, le jeune surveillant du collège Arthur Giovoni a été placé sous contrôle judiciaire. Un contrôle judiciaire assez « souple ».
« Il devra se rendre une fois par mois à la gendarmerie pour pointer et ne pas sortir du territoire national », énonçait son père, quelques heures avant sa sortie de prison.
Que s'est-il passé de nouveau dans le dossier de la cache d'armes découverte le 19 avril 2011 à Ajaccio ? Apparemment pas grand-chose. Quels éléments déterminants le magistrat instructeur a-t-il recueilli ? Dès l'origine de l'affaire on a évoqué une trace ADN, de source proche de l'enquête. De l'ADN que le juge a, manifestement eu du mal à retrouver...
Un étrange scellé
Dès le mois de janvier dernier, Ghjuvan-Santu Plasenzotti, le père du jeune détenu évoquait lors d'une conférence de presse cet étrange « scellé 68 ». Qui aurait dû contenir un chargeur d'arme de poing mais n'en contenait pas. Et pour lequel le juge d'instruction attendait un rapport scientifique qui n'est jamais venu.
Il semble clair que les enquêteurs reprocheraient à Lisandru Plasenzotti ses « fréquentations ». Cela valait-il la procédure mise en route ? Une procédure destinée au grand banditisme et visant à démanteler le « crime organisé »
45 jours de grève de la faim
Dans cette affaire, il y a aussi eu quarante-cinq jours de grève de la faim de la part de Lisandru Plasenzotti. Quarante-cinq jours pendant lesquels, le détenu voulait absolument que le juge l'entende. Quarante-cinq jours pendant lesquels son avocate, Me Marie-Line Orsetti avait multiplié les demandes de mises en liberté sous contrôle judiciaire auprès du juge des libertés et de la détention et de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Des démarches qui se sont poursuivies. En vain.
Il semble qu'à Marseille, dans les dossiers de la juridiction interrégionale spécialisée, les décisions du magistrat instructeur soient suivies sans la moindre contradiction par tous les autres juges du siège.
Hier, à chaud, la section corse de la Ligue des droits de l'homme a déclaré qu'elle accueillait « avec soulagement » la nouvelle de cette remise en liberté.
Elle affirmait que « cette libération met en lumière l'étonnant traitement judiciaire dont Lisandru a été victime et l'attitude autiste de la justice devant sa grève de la faim... »
Considérant que cette affaire avait débuté comme un « drame », la LDH veut rappeler que les dérives « inhérentes aux justices d'exception demeurent et doivent être dénoncées et combattues... »
Affaires gonflées ou politique des « poussettes »
Il y a quelques semaines, dans ces mêmes colonnes, le juge Claude Choquet assurait que la Jirs allait s'attaquer au patrimoine des voyous et que la juridiction marseillaise allait ainsi permettre de démanteler le grand banditisme en Corse. Il y a quelques semaines, lorsqu'ils évoquaient cette affaire, des personnes proches de l'enquête ne cessaient de répéter « vous ne savez pas tout »
S'il est une chose qu'a sans cesse demandée Lisandru Plasenzotti par le biais de son conseil et de sa famille, c'est que l'on vérifie son train de vie.
Aujourd'hui, il est clair que quelques questions se posent.
Si Lisandru Plasenzotti est le malfaiteur qui était décrit par les services de police il y a quelques mois, on se demande pourquoi le juge Choquet (qu'on ne peut taxer de laxiste) le remet en liberté ?
Si ce n'est pas le cas, pour quelle raison a-t-il effectué quatre mois et demi de détention provisoire dont 45 jours de grève de la faim ? Pour l'heure, on ne lui reproche pas même une détention d'arme ou de stupéfiants.
Des affaires qui, rappelons-le, se jugent à moindre frais pour le contribuable en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio.
Ce qui est clair c'est que dans l'opinion publique il risque « de rester quelque chose »de toute cette affaire...

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