mercredi 4 avril 2012

Le juge Thierry Fragnoli se dessaisit du dossier Tarnac


Le magistrat dit vouloir ramener de la sérénité dans cette enquête sur les sabotages de voies ferrées, commis en 2008.

Le juge Thierry Fragnoli a demandé et obtenu son dessaisissement de l'enquête conduite sur les sabotages de voies ferrées en 2008, dont est soupçonné le groupe de Tarnac.
Le juge, qui était visé par ailleurs par une demande de récusation des avocats de deux des mis en examen dans cette enquête, a souhaité ramener la sérénité dans ce dossier, a-t-on précisé de même source.
Le juge était co-saisi avec deux autres juges d'instruction du pôle antiterroriste, Yves Jannier et Jeanne Duye.
Il a demandé au procureur de la République d'apprécier l'opportunité de son remplacement en raison de la «campagne de presse relayant des attaques personnelles» contre lui, a ajouté la source proche du dossier.
Cette demande a ensuite été transmise et acceptée par la présidence du tribunal, compétente pour la désignation des juges d'instruction.
Le juge Thierry Fragnoli n'a pas souhaité commenter cette information.
De leur côté, les avocats de Julien Coupat et Yldune Levy mettent en cause «l'impartialité» du magistrat à la suite de la publication d'un livre de David Dufresne relatant notamment des entretiens avec M. Fragnoli, et d'un courrier électronique du juge à des journalistes publié par le Canard Enchaîné.
Pour appuyer leur demande de récusation, ils citaient dans leur requête l'ouvrage de David Dufresne «Tarnac, magasin général», qui assure que le juge «exultait» après la découverte dans la Marne de tubes PVC pouvant avoir un lien avec l'enquête.
Le juge Fragnoli se trouvait depuis des semaines dans une situation impossible. Il a diligenté une enquête entièrement à charge comprenant au moins un faux policier sans oublier les approximations, les erreurs d'enquête. Il a essayé à tout prix de coller à la version officielle produite par la ministre Alliot Marie à savoir que le "groupe de Tarnac" était un rassemblement de dangereux terroristes coupables d'attentats sur les voies ferrées. L'enquête a rapidement pris l'eau quand des journalistes se sont intéressée aux détails de celle-ci et trouvé des anomalies graves qui étaient tout simplement mises de côté par le magistrat enquêteur de l'anti-terrorisme. Par ailleurs, il a lui-même brisé le secret de l'instruction sans pour autant être mis en examen pour ce fait. En un mot, il a été indigne de sa fonction. Gageons qu'il va gagner une belle promotion comme le juge Burgaud responsable du  désastre d'Outreau et muté à l'anti-terrorisme. Voilà qui rappelle bien des aspects de l'affaire Guy Orsoni.

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