Quand le ministre de l'intérieur devient le ministre de la propagande

Monsieur Guéant est vraiment mal informé. En premier lieu, le nombre d'assassinats est stable au fil des années (entre vingt et trente par an). Cela n'a strictement pas changé. Ensuite le taux de crimes de sang en Corse est quatre fois à cinq fois supérieur à celui de la Sicile. En 2009 par exemple, nous avons eu 15 homicides en Sardaigne et 57 en Sicile, pour 1 700 000 habitants et 5 000 000 d'habitants. Le nombre de meurtres au Mexique est de 13 000 pour 120 000 000 de personnes contre 25, en moyenne, en Corse, pour moins 300 000 habitants. Le ratio est hélas très largement positif pour la Corse.

Monsieur Guéant qui n'en a rien à faire de la vérité confond volontairement tous les délits par exemple les attentats et les assassinats pour aboutir à sa conclusion. Il confond également les arrestations et les condamnations. Or un crime n'est, a priori résolu, que le jour où le présumé innocent est déclaré coupable. Dans de telles conditions, les crimes relatifs au grand banditisme sont résolus à 8% avant comme après la création de la JIRS. Le chiffre de 55% avancé par le précédent préfet est totalement fantasmatique. Quant à se réjouir qu'il n'y en ait que 7 dont trois ce week end, hélas en Corse le pire est toujours possible. 

Il suffirait que le ministre de l'intérieur ait un langage de vérité et, tout en rappelant le devoir de sécurité de l'état, renvoie les Corses à leurs responsabilités sans rouler des mécaniques. Pourquoi et comment un régime de droite serait plus efficace qu'un régime de gauche. Que Monsieur Guéant se rassure, Jean-Pierre Chevènement n'avait rien à lui envier.