jeudi 12 avril 2012

Attentats du FLNC du 22 octobre: Pasqualaggi condamné à 13 ans de réclusion


Créé le 13/04/2012 à 07h37 
Dominique Pasqualaggi et son avocat  Pascal Garbarini le 10 juin 2010 à Bastia
PARIS - La cour d'assises spéciale de Paris a condamné à 13 ans de réclusion Dominique Pasqualaggi, jugé comme "meneur" d'une cellule du FLNC du 22 octobre aujourd'hui disparu, pour dix attentats commis entre 2004 et 2006, a indiqué son avocat à l'AFP, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les magistrats ont condamné à des peines de 2 à 7 ans d'emprisonnement les huit autres accusés, a rapporté Me Pascal Garbarini.
Sébastien Giudicelli, 32 ans, ancien berger décrit plutôt comme un "suiveur", a écopé de sept ans. Son oncle Xavier Luciani, 58 ans, dont les cuisines du restaurant L'Echiquier à Corte avaient servi à la fabrication d'explosifs, a été condamné à 5 ans de réclusion.
Xavier Luciani, Dominique Pasqualaggi et Sébastien Giudicelli comparaissaient détenus, ayant déjà été condamnés - respectivement à 30 ans, 18 ans et 15 ans de réclusion - pour le meurtre en 2005 d'un restaurateur de Corte, battu à mort et décapité, dont la dépouille avait été jetée aux cochons. Les peines pour ces deux affaires distinctes ne seront pas confondues.
Deux autres accusés, Marc Clément condamné à 6 ans et Joseph Sabiani à 7, ont été placés en détention aussitôt le verdict prononcé.
Le verdict a été rendu au terme de trois semaines de débats essentiellement centrés sur l'ancien professeur d'histoire-géographie "Dumé" Pasqualaggi, 38 ans.
Il avait été interpellé à l'aéroport de Marseille-Marignane, le 22 janvier 2006, quelques heures après un attentat à l'explosif contre la Trésorerie principale d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qui avait coûté la vie au poseur de bombe Alexandre Vincenti, 24 ans.
Au procès, il a finalement reconnu son rôle dans l'attentat et en a assumé "la responsabilité pénale et morale", tout en assurant n'avoir "pas réussi à dissuader" Vincenti de passer à l'acte, après une tournée des bars et des boîtes bien arrosée.
L'accusation présentait Pasqualaggi comme le "seul intellectuel" d'une cellule terroriste en pleine expansion à l'époque, assez "manipulateur" pour avoir "su recruter un agent de sécurité de grande surface, un chômeur, un petit dealer toxicomane, un restaurateur ruiné", etc. Un costume de leader influent que la défense a jugé trop grand pour lui.
Pasqualaggi - paraplégique depuis sa défenestration, en 2007, du troisième étage de la sous-direction antiterroriste (SDAT) - n'était pas apparu, au procès, comme un chef particulièrement impressionnant ou charismatique, surprenant même la cour, parfois, par ses maladresses. S'il avait admis avoir "eu une position importante sur le secteur de Corte" au sein du Front de libération nationale corse (FLNC) du 22 octobre, il avait assuré "avoir tourné la page du militantisme et du nationalisme".
Ce que n'avait "pas cru" l'avocat général Jean-François Ricard qui avait requis 16 ans de réclusion à son encontre.
Me Garbarini avait plaidé que Pasqualaggi avait "pris ses responsabilités, en avouant sa participation à des attentats et sa complicité pour d'autres". Il l'avait décrit comme "un homme brisé" ayant "fait le bilan de sa vie passée: une tragédie pour une cause qu'à l'époque il croyait légitime".
Outre celui d'Aix, les accusés étaient jugés pour neuf autres attentats: contre la résidence de la soeur du député Paul Giacobbi, la résidence secondaire du député-maire de Bastia Emile Zuccarelli, la photothèque du parc naturel de Corse, l'Office du tourisme de Corte, la maison communale du Parc naturel régional à Riventosa et quatre mairies. La cour n'a pas condamné Pasqualaggi en tant que donneur d'ordres pour ces actions contre les mairies, a relevé son avocat.

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