Les six dernières gardes à vue
des islamistes radicaux présumés, interpellés mercredi matin dans plusieurs
villes de France ont été levées ce vendredi.
Sur les dix personnes
interpellées mercredi, quatre avaient été remises en liberté jeudi soir et les
six autres ont été relâchées vendredi, a-t-on précisé. Au total, huit objectifs avaient été visés à Marseille, Roubaix, Pau ou
Valence.
Ce nouveau coup de filet avait
été lancé mercredi matin dans "les milieux islamistes radicaux" selon
la terminologie du ministère de l'intérieur reprise sans précaution par les
médias.
Plusieurs arrestations avaient déjà eu lieu notamment à
Roubaix, Marseille, Pau, Valence, Carpentras (Vaucluse) et Bon-Encontre
(Lot-et-Garonne). Au total, huit "objectifs" avaient été visés et une
douzaine de personnes avaient été interpellées devant les caméras de journaux
télévisés convoqués pour l'occasion.
Ce coup de filet avait été mené
par les services de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI),
avec l'appui du Raid et du Groupement d'intervention de la police nationale
(GIPN) toujours aussi mal renseignés. Aucune arme n'avait été saisie mais de
nombreux ordinateurs avaient été confisqués. L'enquête préliminaire avait été
menée par le parquet antiterroriste de Paris.
Vers 6 heures mercredi, une
vingtaine de policiers cagoulés avaient investi un petit immeuble de trois étages
dans un quartier résidentiel de Roubaix dans le Nord, proche du quartier
populaire de l'Alma, selon l'Agence France Presse. Une autre opération de
police s'était déroulée quasi simultanément à deux rues de là, selon des
journalistes sur place. Trois personnes avaient été interpellées.
Le père d'un des Roubaisiens affirmait
alors ne pas comprendre pourquoi son fils avait été placé en garde à vue.
"Il n'est pas parti là-bas pour faire le djihad. Le djihad, il faut au
moins deux ou trois ans pour apprendre. Il a le droit de faire des voyages à
l'étranger. On est libres ou on n'est pas libres ? C'est un fils de France.
C'est juste parce qu'il a une petite barbe, qu'il va à la mosquée... Liberté,
égalité, c'est ça la France ? ", avait-il déploré au micro d'Europe 1.
A Marseille, dans les quartiers
Nord, une opération avait également été menée discrètement dans la cité
Kallisté où un père et son fils ont été interpellés. A Valence et Pau, c'était,
à chaque fois, deux frères qui avaient été appréhendés. A Carpentras, une
personne avait été interpellée. A Bon-Encontre, il s'agissait d'un citoyen
français converti à l'Islam.
Les individus interpellés
seraient des personnes isolées, sans liens connus avec des organisations
structurées. Ils étaient déjà fichés par la police pour des actes de petite
délinquance et se seraient auto-radicalisés. Si certains auraient déjà effectué
des séjours à l'étranger pour mener le jihad (en Afghanistan, au Pakistan, dans
la région du Sahel ou en Somalie), d'autres en auraient eu l'intention.
Selon les informations d'Europe
1, certains avaient été repérés sur des sites Internet islamistes où ils
auraient tenu des propos menaçants sur des forums. Certains pratiquaient par
ailleurs des sports de combat ou du paintball.
Cette nouvelle opération était
intervenue moins d'une semaine après l'interpellation de membres du groupe
salafiste Forsane Alizza le 30 mars. Mardi, treize d'entre eux avaient été
présentés à des juges d'instruction en vue de leur mise en examen pour
"détention d'armes et association de malfaiteurs en relation avec une
entreprise terroriste".
En résumé, les rafles présentées d'abord comme une
grande offensive contre l'islamisme radical se transforme en une parodie policière
grotesque si elle n'avait été accompagnée des habituels ruptures de portes,
brutalités et humiliations.
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