lundi 9 avril 2012

Quelques articles antérieurs aux assassinats




Carlu-Andria Sisti s'est rendu aux autorités judiciaires

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Publié le mardi 22 novembre 2011 à 10h42  - 12
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Mercredi dernier à Bastia, Jo Sisti (3e à la tribune en partant de la droite) avait affirmé que son fils n'avait aucunement « l'intention de se soustraire à la justice ». (Photo Gérard Baldocchi)

Soupçonné d'avoir ouvert le feu le 5 novembre à Migliacciaru sur des hommes du GIGN et recherché depuis, Carlu-Andria Sisti « s'est présenté, hier matin, au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bastia, a indiqué Me Jean-Sébastien de Casalta, l'un des deux avocats de ce jeune homme de 24 ans, l'autre étant Me Gilles Simeoni. Tous deux étaient à ses côtés au palais de justice.
Carlu-Andria Sisti a ensuite été remis par le procureur aux gendarmes en charge de l'enquête sur cette « tentative d'homicide sur dépositaires de l'autorité publique ». Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie à Borgo.
Ses avocats, qui se sont en revanche refusés à tout commentaire sur le fond du dossier, avaient défini avec le parquet les modalités pouvant permettre au jeune homme de se livrer aux autorités judiciaires.
Ceci intervient cinq jours après la conférence de presse à Bastia du collectif « informel », créé en protestation contre l'intervention du GIGN, et au cours de laquelle Jo Sisti, le père du jeune homme recherché, avait déclaré que son fils n'avait aucunement « l'intention de se soustraire à la justice ».
Polémique autour de l'intervention du GIGN
Le 5 novembre en fin de journée, au moins deux coups de feu, selon les autorités judiciaires, ont été tirés en direction d'un véhicule où se trouvaient des membres du GIGN qui, aux côtés de gendarmes de la section de recherches, s'apprêtaient à interpeller ce jeune gérant de bar. Ils avaient auparavant arrêté trois autres personnes dans le cadre de la commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction dans le cadre d'une enquête sur une association de malfaiteurs autour de l'exploitation illégale de machines à sous.
Plusieurs mouvements nationalistes ont, rappelons-le, dénoncé les conditions de la tentative d'interpellation de Carlu-Andria Sisti, sympathisant indépendantiste, affirmant notamment que « les gendarmes ne portaient pas de brassard d'identification ».
Et que dans le contexte « de violence multiforme que connaît actuellement la Plaine orientale », le jeune homme « a cru que l'on en voulait à sa vie »,avait expliqué Jo Sisti lors de la conférence de presse du collectif. « Quatre hommes sont descendus d'un 4x4; ils portaient des treillis, des cagoules, des mitraillettes ainsi que des armes de poingMon fils a entendu une détonation et s'est donc jeté derrière une voiture avant de s'enfuir. »
La dernière prise de position en date est celle d'Andatura per i dritti umani qui demande « une normalisation des enquêtes policières au regard des droits humains ».
Cette version est contestée par les autorités judiciaires qui soutiennent au contraire que les membres du GIGN « étaient parfaitement identifiés comme étant des gendarmes » et que la procédure d'interpellation s'est déroulée « dans les règles. » Carlu Andria Sisti avait été arrêté en février 2008 et placé en garde-à-vue soupçonné d'avoir pris part à des incidents survenus lors du procès de Félix Benedetti et Anthony Bozzi.


Carlu-Andria Sisti mis en examen pour tentative d'homicide

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Publié le jeudi 24 novembre 2011 à 10h20  - 6
Carlu-Andria Sisti, le jeune homme suspecté d'avoir ouvert le feu le 5 novembre à Migliacciaru sur des membres du GIGN, a été mis en examen pour « tentative d'homicide sur dépositaires de l'autorité publique ».
Selon ses avocats, Mes Jean-Sébastien de Casalta et Gilles Simeoni, Carlu-Andria Sisti n'a pas souhaité faire de déclaration au juge d'instruction attendant pour cela d'avoir pu prendre connaissance du dossier et d'avoir consulté ses conseils.
Il a été placé en détention provisoire dans l'attente du débat contradictoire qui doit avoir lieu aujourd'hui devant le juge des libertés et de la détention.
Carlu-Andria Sisti, qui s'est rendu lundi dernier aux autorités judiciaires, était recherché par les gendarmes depuis le 5 novembre.
Ce jour-là, une équipe du GIGN avait tenté d'interpeller ce gérant de bar dans le cadre d'une commission rogatoire relative à une enquête sur une association de malfaiteurs autour de l'exploitation illégale de machines à sous.
Les conditions dans lesquelles s'est déroulée cette tentative d'interpellation ont déclenché une polémique entre, d'une part, des mouvements nationalistes et un collectif « informel », et d'autre part, les autorités judiciaires. Les premiers affirmant que les gendarmes n'étaient pas identifiés en tant que tels et les seconds soutenant le contraire.
F.L.


Article publié par Corse-Matin le 21 janvier 2012

L'enquête menée par la gendarmerie sur une série d'attentats de droit commun commis entre 2010 et 2011 dans la partie sud de la Plaine orientale, a connu une nouvelle évolution, hier à Bastia, avec la présentation devant le juge d'instruction des huit personnes entendues ces jours-ci par les enquêteurs de la section de recherches.
Quatre avaient été extraites de leur cellule de la maison d'arrêt de Borgo où elles avaient été placées en détention provisoire après leur mise en examen en novembre dernier dans le cadre d'un dossier d'instruction distinct en l'occurrence une procédure pour « association de malfaiteurs » liée notamment à l'exploitation illégale de machines à sous (qui avaient été découvertes en Plaine orientale lors de l'enquête sur ces attentats). Trois autres personnes avaient été interpellées mardi dernier ; la huitième s'est présentée mercredi aux gendarmes.
Tous nient les faits qui leur sont reprochés
Toutes ont donc été présentées devant le juge d'instruction en charge des deux informations judiciaires ouvertes, en janvier 2011, pour « association de malfaiteurs » et « destruction de biens à l'aide de substances explosives ».
Six ont été mises en examen. Trois ont été placées en détention provisoire à la maison d'arrêt de Borgo et une sous contrôle judiciaire ; deux autres étaient hier soir en cours de présentation devant le juge des libertés et de la détention.
Enfin, deux ont été placées par le magistrat instructeur sous le statut de témoin assisté.
Ces huit hommes âgés de 22 à 26 ans (dont l'identité n'a pas été révélée pour les besoins de l'enquête qui se poursuit) nient les faits qui leur sont reprochés ou bien, usant de leur droit à garder le silence, ont refusé de s'exprimer devant le juge d'instruction.
L'enquête porte sur dix attentats à l'explosif et une tentative perpétrés entre avril 2010 et octobre 2011 en Costa Serena (à Aghione, Aleria, Ghisonaccia, Prunelli-di-Fiumorbu, Ventiseri) lesquels « représentent une part importante des faits de cette nature commis l'an dernier en Haute-Corse », souligne le procureur de la République de Bastia Dominique Alzeari.
Ces attentats, qui au départ ne présentaient pas de liens apparents entre eux, ont visé six maisons dont certaines étaient en cours de construction (des résidences principales ou secondaires, des villas témoins), un engin de chantier, des véhicules (dont celui d'un gendarme) et un bâtiment public (la mairie annexe de Prunelli-di-Fiumorbu).
Si le sigle « FLNC » avait été trouvé sur deux des cibles, aucune de ces actions n'a été revendiquée par une organisation clandestine. La section C1 (antiterroriste) du parquet de Paris avait d'ailleurs renvoyé à Bastia six de ces dossiers dont elle s'était initialement saisie. La piste politique est abandonnée.
Une section d'appui judiciaire
C'est la découverte successive au printemps 2010 en Plaine orientale de deux caches, l'une recelant quelques armes de poings et l'autre des éléments nécessaires à la fabrication d'engins explosifs, qui, selon les gendarmes, va leur permettre de dégager un fil conducteur entre des attentats commis et d'autres qui le seront par la suite.
« Un travail de police technique et scientifique a d'abord été réalisé par la section de recherches qui a ensuite effectué un travail de fond s'appuyant sur le maillage des brigades de la Plaine orientale,explique le colonel Christian Rodriguez, commandant de la région de gendarmerie.
A la suite de l'ouverture des informations judiciaires en janvier 2011, une cellule d'enquête d'une vingtaine de gendarmes est créée au sein de la section de recherches. Ce dispositif est complété par une « section d'appui judiciaire », la deuxième du genre à avoir été créée jusque-là en France. Celle-ci, qui permet à la gendarmerie de « développer sa capacité d'analyse et de décryptage »« récupère tout ce qui remonte du terrain afin de permettre de dégager des orientations d'enquête ».
Les investigations techniques, les informations recueillies et recoupées, vont conduire à l'identification de suspects et la mise en place d'écoutes et d'un dispositif de surveillance auquel prend également part le GIGN. Et au terme de dix-huit mois d'enquête sur ces attentats qui pourraient trouver leur origine dans des conflits d'intérêts et notamment des « différents commerciaux », les gendarmes procèdent au placement en garde à vue de ces huit personnes.
Le procureur Dominique Alzeari salue « une démarche d'enquête » qui a permis de dégager « des indices graves et concordants ».Et ce, précise le magistrat, en se basant notamment sur un important « travail de renseignement et d'analyse de l'évolution du phénomène de la délinquance » dans une microrégion sous tension depuis plusieurs mois et qui, souligne le colonel Rodriguez, fait partie de celles sur lesquelles la gendarmerie porte des « efforts particuliers ».

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