mardi 3 avril 2012

Un article de Corse-Matin





Un article dont le contenu me semble judicieux même si le propos est souvent brouillé. Le titre est évidemment outrancier. Tout mouvement possède le secret de sa propre fin. C'est tout simplement son extinction et sa transformation en une autre voie. Notre grève de la faim va évidemment s'achever. Toute la question est de savoir ce que nous aurons remporté et ce qui va se passer après. C'est d'autant plus vrai qu'il semblerait que les écoutes consécutives à la sonorisation d'un appartement ajaccien par la JIRS ont apporté beaucoup de précisions sur le déroulement des assassinats récents. Or, d'après ce qu'il se dit, Alain Orsoni et son fils Alain seraient dédouanés.

L'entêtement judiciaire n'aurait donc plus lieu d'être. Pourtant il continue au risque, pour la justice, d'être entraînée dans un procès en Assises coûteux et perdu d'avance. L'erreur consisterait à croire que le système est une entité globale qui réfléchit de manière unique. Or comme tout corps la justice peut présenter des symptômes pathologiques. D'autant que le magistrat instructeur est un homme seul et donc soumis à ses propres syndromes personnels : orgueil, méchanceté voire entêtement… Le plus perturbant est de soudain saisir que le système ne possède pas d'anticorps à ce type de maux. Encore une fois, il serait faux de mettre en cause la volonté du juge Choquet à combattre le crime. Sur ce plan, il est très vraisemblablement parfaitement honnête. Ce sont tout simplement les moyens qu'il utilise qui sont contestables et ce qui le dirige. Ce n'est visiblement plus la recherche de la vérité mais bien l'obsession de coincer un des membres "du clan Orsoni".

Je me demande parfois si le livre que j'ai aidé Alain à écrire, Le maquis ardent n'a pas été une faute tactique majeure. Alain y étale sa superbe face à une magistrature qu'il dénonce avec violence. Ce n'était peut-être pas la chose la plus intelligente à écrire alors que son fils était aux mains de cette justice. Les grands corps de l'état possèdent une mémoire sans faille quand il s'agit de punir un affront. Les militants d'Action directe en savent quelque chose eux qui ont bu le calice jusqu'à l'amertume suprême. L'embastillement existe toujours mais sous une forme plus pernicieuse que la lettre de cachet.

La seule intelligence qui vaille est celle qui permet de s'adapter aux situations tout en gardant vivants les principes qui nous animent. À nous d'administrer la preuve que nous sommes intelligents. Mais l'intelligence a contre elle la passion suscitée par une situation difficile à gérer émotionnellement. Elle a contre elle aussi l'acceptation d'une défaite fut-elle passagère.


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