dimanche 29 avril 2012

Il y a déjà quatre ans… une marche contre un assassinat

La Corse enchaîne les marches contre la violence à l'occasion d'assassinats sans que cela paraisse endiguer le phénomène. Il y a quatre ans un enseignant était abattu dans la rue à Bastia vraisemblablement pour un détail. Jamais le tueur n'a été officiellement retrouvé. Et pourtant à l'époque l'évènement nous avait tous bouleversé.


Et je passe sur les rassemblements contre les attentats sur élus. J'ai l'impression que depuis des années et des années j'ai passé une partie de ma vie à témoigner en silence contre ce mal qui nous dévore de l'intérieur. Je continuerai parce qu'il m'est absolument impossible de vivre sur ma terre avec le sentiment que désormais un mot, un écrit, une attitude même peuvent mener  à la mort. Je ne veux pas que mes enfants apprennent la vie ainsi.


Mais je crois aussi que les élus portent une lourde responsabilité en ne rassemblant pas pour dire que cela suffit, en demandant aux Corses d'isoler les violents tous les violents et en leur apprenant calmement que désormais c'en est fini de l'impunité. Mais il faudra que ce coup de balai ait lieu du plus haut niveau politique insulaire au plus bas. Sinon il sera inutile.


Les assassins se nourrissent de notre manque de mémoire. Nous multiplions au coup par coup les protestations sans jamais les relier à notre propre manière de vivre. Je l'ai déjà écrit mais la fin de la violence passe nécessairement par l'apprentissage du pardon. Sans pardon, la violence aiguisée par les appétits consuméristes continuera et grandira. Qui peut croire que la croissance démesurée de l'immobilier ne va créer demain les mêmes conséquences qu'hier. J'habite une commune dont deux maires et dix citoyens ont été assassinés en une génération. Qui peut accepter un tel état de fait ?


Bastia Une marche anti-violence dans un impressionnant silence


    
Publié le mercredi 17 septembre 2008 à 19h15

Plusieurs centaines de personnes ont défilé ce mercredi dans un silence total à Bastia en souvenir du professeur des écoles Emmanuel Multedo, derrière Cécile, sa veuve, entourée des collègues de travail de son mari. L'enseignant avait été tué en pleine rue alors qu'il effectuait sa rentrée, le 8 septembre.
Le cortège, en tête duquel se trouvait Cécile, la veuve de l'enseignant, entourée des collègues de travail de son mari, a pris le départ peu avant 11h00 du haut de la ville, devant le palais de Justice, et a marché jusqu'à la préfecture où il s'est dispersé dans le calme. La marche, organisée en concertation étroite avec la famille de la victime, était dépourvue de toute banderole. "Il n'y aura aucune banderole, aucun texte ne sera lu et aucun mot d'ordre ne sera reçu. Nous voulons signifier que nous faisons entièrement confiance aux enquêteurs et au procureur de la République pour trouver les responsables de ce meurtre, faire comprendre que la République ne peut accepter la banalisation de la violence et que personne ne doit se résigner", avait déclaré mardi Fabien Minéo, responsable local du SNUipp (syndicat unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC). Emmanuel Multedo a été enterré samedi en présence de près de 400 personnes à Sorbo-Ocagnano (Haute-Corse). La veille, la direction régionale de la police judiciaire en Corse avait lancé un appel à témoins et le procureur, Jean-Jacques Fagni, avait garanti l'anonymat des personnes susceptibles d'avoir signalé "un ou des individus à l'allure ou au comportement suspect, peu avant le drame". L'enseignant, un insulaire originaire de Bastia décrit comme un homme sans histoires, a été tué d'une seule balle dans la poitrine ayant provoqué une hémorragie massive et la mort instantanée. Cette balle, de gros calibre type 38 spécial, 357 Magnum ou 9 mm, aurait été tirée avec une arme de poing, selon le magistrat.

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