jeudi 22 mars 2012

18 jours de différence

Deux semaines et demi de grève de la faim séparent ces deux photos. Je n'ai pas l'air étique (loin de là) mais onze kilos font tout de même une sacrée différence.

Grosse fatigue plusieurs fois par jour et beaucoup de sommeil. Alain me l'avait prédit et, il y a seulement une semaine je ne le croyais pas. M'y voilà…

Sur la photo d'en haut, prise de bas en haut il est vrai, je parais suffisant, sentencieux. Sur celle d'en bas, je retrouve une sorte de normalité. Je n'ai jamais aimé mon image mais je préfère encore celle d'aujourd'hui à celle d'hier. J'ai l'impression que la difficulté, la peine ou la douleur donne à l'homme une dimension qui lui manque quand tout semble aller bien. Les failles apparaissent en même temps que le doute, que l'incertitude bref qu'une appréhension exacte de l'insoutenable fragilité de ce que nous sommes.

C'est tout le paradoxe de cette grève de la faim. Plus nous allons mal et mieux nous paraissons être. Pierre Jean Giudicelli et moi-même (il en allait de même pour Christian Leca) sommes partis avec de sacrées réserves. Elles fondent mais nous ne ferons jamais pitié. Il faut que celles et ceux qui viendront nous voir Dimanche s'en persuadent. Notre organisme lâchera avant que nous ne soyons maigres. Pourtant nous sommes épuisés. Après cette grève de la faim, je me documente sur le fonctionnement du corps humain. Et je tente de ne pas reprendre de poids. Entre temps il faut gagner notre combat. Parce qu'il n'est pas question une seule seconde de le perdre.

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