jeudi 8 mars 2012

Et par un beau jeudi corse…

Pleine forme… Le moral aussi haut que le soleil aujourd'hui. Je n'ai aucune inquiétude. Des journalistes commencent à nous contacter. On me fait remarquer autour de moi que c'est lent. Je continue à être persuadé que nous sommes de plain pied dans la société de spectacle décrite par Debord.

Les journalistes ne maîtrisent plus le temps de leurs enquêtes. C'est pourquoi certains et certaines (qui se reconnaîtront) se contentent des copier-coller avec les documents que leur fournissent leurs dealers flics ou magistrats, ceux-là même qui, ensuite, défendront bec et ongles le secret de l'instruction. Aujourd'hui les journalistes travaillent dans le fast food. Il leur faut du produit emballé c'est pesé. J'ai envoyé des dizaines de mails proposant aux uns et aux autres de venir faire une enquête sur place afin qu'ils se fassent leur opinion. Ils n'ont pas le temps ce qui est sûrement vrai. Ils travaillent à l'abattage.

Fort heureusement pour nous, nous allons leur offrir en sacrifice notre corps et notre santé. Lorsque ça commencera à saigner, nous deviendrons un sujet intéressant. Qu'importe le respect de la présomption d'innocence, le fait que dans le dossier Guy Orsoni la JIRS ne dispose d'aucun indice. Il faut du choc et des mots. Eh bien nous allons leur offrir tout cela. Mieux, je suis certain que notre affaire ne deviendra intéressante qu'à l'instant de notre réelle mise en danger.

Un ami journaliste m'a téléphoné pour me demander des nouvelles de ma santé ce à quoi je lui ai répondu que tout allait bien et je lui ai retourné la question par politesse. Une heure après il m'expliquait encore l'enquête sur laquelle il travaillait, ses problèmes, ses emmerdes. Il devrait écrire un livre sur lui-même si j'en juge par l'attention qu'il portait à sa propre personne. Mais peut être s'est il trompé de métier?

Autre phénomène, cette journaliste qui m'appelle, dont le nom s'affiche sur mon téléphone et qui raccroche dès qu'elle entend ma voix. Il est vrai qu'elle est pour beaucoup dans le drame vécu par les Orsoni et qu'elle a beaucoup à se reprocher en matière de méthodes de travail. Mais dans de telles conditions autant qu'elle évite d'appeler "son Corse de service". Il n'y a plus d'abonné au numéro que vous avez demandé.

Sinon, tout va bien. Je monte à Vero où je vais m'installer samedi avec les autres grévistes. Je me suis rendu compte que la conduite automobile me devenait de plus en plus difficile. J'ai des pertes  de concentration qui peuvent s'avérer dangereuse. J'ai donc décidé d'utiliser mon temps à redécouvrir les classiques un peu oubliés : Montaigne, madame de Lafayette, Balzac, Flaubert. Et vive les grèves de la faim studieuses!

Ce matin, le grand-père de Guy Orsoni, le colonel Campana a renvoyé sa légion d'honneur à l'état. Il a en partie élevé son petit-fils et sait ce qu'il vaut contrairement aux crétins labellisés qui répandent des rumeurs sur différents sites internet corse, sous couvert de l'anonymat bien entendu. Dès fois, qu'ils risqueraient d'être confrontés à ceux qu'ils insultent.


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