jeudi 22 mars 2012

Un article de Corse Matin

Cet article de Corse Matin traduit un léger infléchissement de la part du rédacteur qui nous a été jusqu'à maintenant très défavorable. On mesure mal depuis le continent les montagnes que nous avons dû déplacer pour faire entendre notre petite voix. Depuis certaines franges de FR3 qui tentent de régler de vieux comptes datant de la guerre entre factions nationalistes jusqu'aux journalistes qui prêtent une oreille attentive aux rumeurs concernant les Orsoni (ce qui ne signifie évidemment pas qu'ils soient malhonnêtes mais tout simplement qu'ils n'ont pas compris notre position qui n'est pas un soutien ad hominem mais une question de principe sur le fonctionnement de la justice) nous avons souvent eu l'impression de ramer dans du sable. 

Nous avons ainsi eu à des manipulations d'inspiration curieuse (mélange policier-avocat), des chiffres largement minimisés de nos manifestations. Tout cela a largement ralenti le soutien que nous étions en droit d'attendre compte tenu de l'énergie que nous avons mis dans notre action. Mais ne nous plaignons pas ! Nous payons tout à la fois l'inquiétude légitime de la population face au phénomène du grand banditisme dans un contexte de crise économique et de délitement de l'état, la nonchalance dont a fait preuve la famille Orsoni vis-à-vis des rumeurs qui l'accablent depuis des décennies et enfin la division chronique de la société corse en pour et contre quelque soit le sujet.

Nous avons toujours su que ces barrières seraient rompues lorsqu'à cette mauvaise réputation partielle nous opposerions notre courage et notre détermination. Seule notre mise en danger réelle et non supposée pourra transcender et dépasser en Corse même les obstacles géographiques, historiques et conjoncturels. Seule notre faiblesse grandissante parviendra à émouvoir une presse continentale dévorée par les préjugés et occupée par d'autres évenements. 

Ce que nous avions prévu arrive désormais à la vitesse d'un cheval au galop. Personne ne peut ignorer que nous risquons notre vie, Guy Orsoni aujourd'hui, Alain demain et les deux autres après demain. D'autant que nous nous sommes jurés de ne pas céder car nous savons que tout va se jouer sur le ligne rouge. Nous attendons ce moment sans crainte en espérant évidemment que les autorités parviendront à une solution pour éviter un ou des drames. Mais désormais nous y sommes prêts en toute serénité. Les notions d'honneur et de dignité exigent parfois des sacrifices majeurs.

J'ai eu dans la vie la chance d'être éduqué selon des principes intangibles par un grand-père socialiste et franc-maçon, par une grand-mère qui portait à sa famille une adoration sans limite. Mes grands-parents accueillirent leurs neveux dont les parents étaient morts l'une de tuberculose l'autre des suites de la Grande Guerre. Grand-Mère fut arrêté par la Gestapo afin qu'elle dise où se cachait mon grand-oncle Xavier et se tut. Ils accueillirent au risque de leur vie des Juifs, des Arméniens et des Résistants. Mes deux parents furent communistes puis socialistes. 

Enfin j'ai connu l'Amitié incarnée par plusieurs êtres dont Raphaël, Colette, Alain, Jean-Jé, Paul et quelques autres. Les derniers en date sont Alain et Sté. Ils valaient qu'on s'arrêtât. L'amitié présuppose l'acceptation de l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il fut. Ce qui n'empêche pas les discussions parfois rudes. Malgré les accidents de vie, toujours cruel, j'ai mené une vie heureuse et droite. Je n'ai donc rien à regretter. Ces propos paraîtront un rien grandiloquent à celles et à ceux ce que signifie les mots de combat et de rêve. Les autres, de moins en nombreux, comprendront le sens de notre détermination et son absence de limite. Plus le temps passe et plus je suis persuadé que nous allons gagner mais notre lutte n'aura pas été un dîner de gala. Nous le savions. Nous l'assumons !


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