samedi 24 mars 2012

Pourquoi le juge Choquet s'obstine-t-il à maintenir Guy Orsoni en prison ? 1 - L'affaire du Perthus



 Le juge Choquet s'obstine donc à ne pas vouloir libérer Guy Orsoni prétextant les risques de nouvelle cavale. Pour comprendre l'absurdité et la cruauté de cette décision il convient de revenir sur le périple de ce jeune homme.

Arrestation au col du Perthus

En février 2008, Guy Orsoni est arrêté au Perthus, rentrant d’Espagne avec deux amis. Les douaniers trouvent dans sa Toyota Yaris louée à Marseille, 87 800 €, en billets provenant de la même série et portant des traces de cocaïne selon les douaniers.

Guy Orsoni se défend : "On rentrait d’un séjour d’agrément en Espagne. Je n’étais pas au courant pour les billets et je n’ai jamais été impliqué dans un trafic de stupéfiants. Les locaux des douanes, ce n’est pas stérile, toutes les saisies passent par là."

Ses avocats reprendront l'argumentation. Un la JIRS n'a pas donné les doses de cocaïne trouvée sur les billets. Deux tous les billets e banque, par contamination, transportent d'infinitésimales proportions de stupéfiants. Trois, les billets trouvés dans la voiture ont été triés à l'aide d'une machine des douanes qui elle-même était polluée. Les déclarations de la JIRS n'ont donc qu'une valeur de propagande destinée à accabler Guy Orsoni mais ne démontrent strictement rien. Quant à l'argent, l'un des passagers de la voiture affirme qu'il est à lui et que Guy Orsoni n'était pas au courant.

L’avocat général n’est pas dupe et réclame confirmation du premier arrêt, survenu pendant sa cavale : deux ans de prison et 150 000 € d’amende pour blanchiment.

Jugé en son absence le 22 mars 2010 devant le tribunal correctionnel de Perpignan il avait été relaxé puis rejugé en appel, par défaut toujours, et condamné cette fois à deux ans de prison et 150 000 euros d'amende.

La condamnation de Montpellier

En fuite depuis juin 2009, Guy Orsoni était arrêté le 11 mars à Madrid par des policiers espagnols et français agissant sur la base d'un mandat d'arrêt européen émanant de Montpellier. Il devrait être ensuite présenté samedi à un juge montpelliérain toujours dans le cadre de l'affaire du Perthus. Le procès en appel se déroule donc dans une atmosphère particulièrement défavorable pour Guy Orsoni. Il a été arrêté à l'étranger dans le cadre d'enquêtes relatives à quatre assassinats. Or les magistrats de Marseille savent que leur dossier ne comporte rien de probants. La condamnation de Guy serait donc du pain bénit car elle atteindrait deux objectifs : faire passer Guy pour un individu plus que douteux et le maintenir derrière les barreaux en attendant de trouver des indices probants d'une hypothétique culpabilité dans les dossiers corses.

Le procès en appel de Montpellier donne lieu à un curieux quiproquo journalistique. Le journal local commet une erreur relative aux sommes que le jeune homme aurait dépensé lors d'un séjour en Thaïlande : 14.000 euros au lieu de 1.400. Cette erreur est reprise par Corse Matin alors même qu'à Ajaccio s'est réuni un meeting pour soutenir est condamné, hier, par la cour d'appel de Montpellier à 2 ans d'emprisonnement et 21 950 euros d'amende pour blanchiment d'argent.

En cas de procès en Assises, il est évident que cette condamnation risque de peser lourd quand les jurés prendront leur décision

(À suivre).

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