lundi 12 mars 2012

Christian Leca hospitalisé

À dix heures du matin, Christian Leca, le maire de Vero, est parti dans un véhicule du SAMU pour l'hôpital d'Ajaccio. Depuis le matin, il montrait des signes inquiétants, vraisemblablement aggravés par un sentiment d'angoisse. Nous étions en pleine interview avec une journaliste quand il est parti perfusé. C'était à la fois un soulagement (notre but n'est pas de crever le poing levé) et une vraie tristesse (nous ne sommes plus que trois dans la maison d'Alain). Ce départ m'a évidemment fait imaginer une possible défaite. Une équipe de FR3 est venue enquêter sur notre grève de la faim. Enfin, serais-je tenté de dire. Alain a répété avec une conviction sans faille qu'il était prêt à mourir pour sortir son fils de prison. Le reportage passe mercredi durant le journal national (8,5 millions de téléspectateurs). Toutes celles et tous ceux qui voudront bien s'en donner la peine pourront constater de leurs yeux cette détermination désespérée.

Je reçois des messages de soutien et d'autres m'invitant à arrêter à cause de ma femme et de mes enfants. Mais évidemment que j'y pense. Et ils me manquent. J'aimerais avoir une vie de famille normale. Je ne suis pas certain que les hurlements de mes enfants me manquent atrocement. Mais leur présence oui ! Mais je ne céderai pas sur le principe. Un point c'est tout !

Alain est sorti de l'interview en vrac. De plus, il tousse comme un malheureux à force de fumer. Me voilà transformé en fumeur passif ! Dès que je prends un peu de recul je me rends compte que nous nous enfonçons peu à peu dans le drame. Mais nous nous habituons ! Une journaliste nous a prévenus que le procureur Pison se montrait très ironique vis-à-vis de notre mouvement. C'est curieux cette manière de traiter par le mépris l'attitude de personnes qui mettent en danger leur santé pour un principe et une personne. Il me semble quant à moi qu'on peut  affirmer un désaccord sans montrer sa morgue. Mais peut-être ce monsieur Pison, rose comme un porcelet, a-t-il le sentiment d'être un héros et un héraut de la justice lui qui ne prend jamais aucun risque. Il paraît qu'il nous quitte pour la Moselle. Pauvres Mosellans ! Méritaient-ils vraiment ce cadeau. Eh bien le simple fait d'évoquer le rire de Monsieur Pison m'a encore renforcé dans ma décision. J'irai jusqu'au bout simplement pour montrer à tous les messieurs Pison que nous ne sommes pas hommes à céder.

Cela étant dit ma famille me manque ! Et j'espère que Marianne me pardonnera ma décision. Mais je continue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire