mardi 6 mars 2012

Un jour et demi sans manger


Cela fait maintenant un jour et demi que je ne m'alimente plus. Je n'ai pas faim. Je subis un rhume carabiné qui me plonge dans un état brumeux et qui doit effacer les effets de la non-alimentation. Je ne me suis jamais senti aussi décidé tout en mesurant le chemin qui nous sépare d'une victoire. Hier le meeting d'Ajaccio était un beau moment. Des discours musclés mais en même temps très mesuré. La réunion était organisée par le collectif de signataires Pour une justice sereine et équitable. Rien de gauchiste dans ce libellé.
J'ai compté trois cent cinquante personnes ce qui pour la Corse est une réussite si toutefois il y a des lendemains. Alain Orsoni m'a paru vraiment très fatigué en même temps que très combatif.
Tout va se décider dans le mois à venir : hospitalisation de Guy, puis celle d'Alain. Guy sera perfusé de force. Alain va le refuser. Hier il a mis le juge Choquet devant le dilemme véritable: soit il sera le juge qui entrera dans l'histoire misérable de la magistrature aux ordres (aux côtés des magistrats des sections spéciales) comme celui qui a provoqué la mort d'un homme, soit il acceptera enfin de se plier aux règles du droit qu'il est censé défendre.
Les trois autres grévistes de la faim se sont promis de ne pas céder eux non plus. Je crains que le juge Choquet et le procureur Dallest n'aient pas très bien compris à qui ils ont à faire. D'abord, ils mesurent les hommes à l'aune de leur propre personnalité ce qui ne donne pas grand-chose de grand. Ensuite, ils ont pour vis-à-vis des voyous. Or les voyous ont toujours joué leur survie contre la vie des autres. Ils ne font pas partie de la race de ceux qui sont capables de mettre leur vie en danger pour des principes démocratiques.
Au contraire ils sont les sicaires de l'ordre dominant qui les utilisent. Demandons-nous simplement pourquoi le grand banditisme a pu prospérer tandis que l'état mettait tous les moyens contre la clandestinité.
En tous les cas, nous sommes désormais en plein combat. Et il y aura un perdant et un gagnant.

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