jeudi 22 mars 2012

Guy va mal, Guy est en danger…


Alain ce matin devant une tasse de café
Nous ne savons pas à quoi nous en tenir. Mais il semblerait (cela nous sera vraisemblablement confirmé dans la journée) que Guy a fait un malaise. Nous n'en savons pas plus. À plusieurs reprises il a affirmé à ses visiteurs qu'il ne céderait pas. L'administration pénitentiaire peut le perfuser mais pas l'alimenter de force. Pour cela il faut que toute conscience l'ait quitté en d'autres termes qu'il soit dans le coma.

Nul ne pourra alors dire les dégâts occasionnés à son organisme. D'après ce que je sais, il a maigri au point d'avoir perdu un quart de son poids. C'est énorme pour un garçon qui n'avait pas un gramme de graisse. Cela veut dire que l'organisme s'est nourri sur les muscles. Or le cœur est un muscle. Et je rappelle que la famille Orsoni est sujette aux pathologies cardiaques.

"Il n'avait pas qu'à commencer" aurait pu nous rétorquer un quelconque Bordenave (et ils sont légion). Certes si on considère que l'injustice est un met qui peut se consommer sans faim (si j'ose dire) et se digérer sans difficulté. Je demande seulement au lecteur de tout simplement s'imaginer dans une pareille situation. Vous n'avez rien fait et vous êtes pris dans un engrenage dont les tenants et les aboutissants vous échappent totalement. On vous demande d'accepter de passer des années en prison pour rien avec pour seule espérance un acquittement qui vous paraît pourtant une évidence. On exige de vous qu'au quotidien vous supportiez l'univers carcéral doutant chaque jour un peu plus de la cohérence de l'existence. Vous voyez les vôtres au parloir faiblir et venir par affection mais aussi par obligation. Vous haïssez les magistrats qui vous maintiennent dans cet état de mort-vivant. Et voilà que des crétins de folliculaires vous glissent l'air de ne pas y toucher : "Mais enfin mon vieux, faites confiance à la justice de votre pays. Il vous suffit d'attendre les Assises et, si vous êtes innocent, Dieu guidera l'âme des magistrats et des jurés et vous verrez que vous serez acquittés."

D'autres nous expliquent que le simple nom d'Orsoni est chargé de tous les péchés d'Israël et que le seul fait de le porter mériterait la prison. Une sorte de péché patronymique en quelque sorte.

On nous demande de nous en remettre au grand destin, à la fatalité, au fatum, à l'ananke pour régler le cas de Guy. Comme si la France n'avait pas été mille et une fois condamnée par la Cour Européenne de Justice pour ses atteintes aux droits fondamentaux humains, comme si notre magistature était un corps social au-dessus de tout soupçon, comme si dans notre cher vieux pays tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Guy va mal et nous n'allons pas très bien non plus. Et pourtant nous allons continuer la rage au ventre, avec ce désir de ne rien lâcher, d'avancer encore et toujours malgré la fatigue et parfois le découragement. Notre santé, c'est tout ce qui nous reste à mettre dans la balance. En espérant que quelque part là-haut (je veux parler de Paris) quelqu'un se penche sur notre cas et raisonne avec raison et non en fonction de la raison d'état. Encore que s'il arrive quelque chose à l'un d'entre nous la raison d'état nous donnera raison.

Guy est en réel danger. Il ne s'agit pas de propagande. Guy a désormais passé la frontière qui sépare le possible du vraisemblable. Nous-mêmes allons bientôt pénétrer dans ce pays où tout est possible. Mesdames et Messieurs qui nous gouvernez, bonne gouvernance car d'ici dix jours tout cela ne sera plus de notre ressort. Il ne nous restera plus qu'à l'instar de Jacques de Molay Grand Maître des Templiers brûlé vif le 19 mars 1314 sur l'ordre du roi Philippe le Bel qu'à lancer une malédiction en direction du juge Choquet et du procureur Dallest (c'est évidemment de l'humour noir. Je n'ai rien contre ces deux personnages sinon une grande inquiétude d'ordre spirituel pour le salut de leur âme. La compassion est un facteur déterminant dans la vie d'un homme)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire