mercredi 7 mars 2012

Mercredi : les premiers vertiges et toujours plus de volonté

Je me suis réveillé plusieurs fois dans la nuit à cause d'une fatigue immense. Ce matin j'ai ressenti les premiers vertiges. Mais je n'ai absolument pas faim et surtout j'ai un moral d'acier. Je suis agacé par la brume qui s'étend dans mon cerveau. J'ai un peu de mal à me concentrer. La balance m'a fait savoir que j'avais perdu 1,2 kilos par jour. Je ne sais pas si ce rythme va durer. Mais ça risque d'être spectaculaire.

J'ai reçu le soutien de plusieurs vieux camarades du continent, de ceux avec qui j'ai combattu autrefois dans les rangs de la Ligue communiste. Ils n'appartiennent pas au NPA et sont des farouches partisans du NPA. De toute manière, pour nous deux solutions : soit voter utile et nous nous décidons pour Hollande, sans enthousiasme mais pour l'efficacité. Soit nous nous déterminons pour le coup de gueule et c'est Mélenchon. Ce qui me désole avec les candidats c'est qu'aucun ne se prononce sur les mesures sécuritaires mises en place par Nicolas Sarkozy.

Or notre seule chance de l'emporter avant l'hospitalisation est une prise de conscience des politiques. Après ce sera la dramatisation. Mais nous nous ne serons plus là pour l'organiser. Ce sera notre état physique qui parlera en notre nom.

Ca me fait de la peine pour ma femme et mes enfants. Ils ne sont pour rien dans toute cette affaire et ils en subissent les conséquences. Ma femme (que j'adore) me l'a fait savoir. Le jour du démarrage de ma grève, ma fille et mon plus jeune fils ont eu des crises de larmes qui m'ont obligé à me montrer ferme. Je ne céderai pas. L'affectif doit jouer en notre faveur et non contre nous. Ou alors ce n'est pas la peine de commencer.

Quelle drôle d'île que notre Corse! Plongée dans le drame en permanence. On a l'impression quand on y vit et qu'on en est originaire que la vie vous mord sans cesse aux talons. Il faut rester sur le qui-vive, se battre encore et toujours. Il y a de notre responsabilité très certainement et il y a tous les préjugés qui arrivent en paquets dès lors qu'on traite de la Corse. Les journalistes sont en première ligne pour amalgamer les concepts de "corse" et de "banditisme". Ariane Chemin, journaliste au Monde, qui fut une amie est devenue une spécialiste du genre. Au début ça m'a fait de la peine. J'ai essayé de raisonner. Maintenant, je m'en fous ou presque. Je me dis que ça dénote surtout un manque de curiosité humaine, une sorte de fixation obsessionnelle qui varie sans cesse entre la mythification glorieuse et le dénigrement inconscient. Toutes ces personnes qui vivent dans un confort financier et social évident n'ont pas encore compris que tous les maux de la Corse qu'on décrit par pages entières dans les journaux du continent pèsent d'abord sur nous.

Le fascisme primitif du grand banditisme est d'abord un poids pour les Corses eux mêmes. Bien peu pour les journalistes qui vont chercher leurs sources directement à la préfecture ou dans les bureaux de magistrats. Au moins qu'ils agissent comme Albert Londres, qu'ils plongent au milieu du cloaque, qu'ils en sentent les puanteurs et qu'ils témoignent. Mais franchement recopier des écoutes téléphoniques et jouer les Pif le chien de salon, pas très glorieux.

J'aurais voulu qu'ils soient présent lors de notre meeting à Ajaccio. Qu'avons-nous dit sur tous les tons : d'abord nous ne voulons pas faire plier la justice mais obliger la justice à être sereine et équitable bref à être juste. En second lieu, les premiers combattants contre le grand banditisme seront les citoyens corses eux-mêmes et non pas des cow boys cagoulés débarqués de Marseille. Nous ne voulons pas à avoir à choisir entre les nervis du grand banditisme et les tyranneaux en robe noire.

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