mercredi 28 mars 2012

Nous sommes à la croisée des chemins…


Notre grève de la faim dure depuis déjà depuis 45 jours pour Guy Orsoni, 38 pour Alain Orsoni, 29 pour Pierre Jean Giudicelli et 24 pour Gabriel Culioli. Hier les avocats de Guy Orsoni ont donné une conférence de presse qui doit être interprétée par les autorités judiciaires comme une ouverture. La LDH se prononce sur les principes et non sur les cas par cas. Pour ma part, j'analyse l'interview du juge Choquet (mais peut-être suis-je dans l'erreur) comme une rupture de son attitude inflexible.

Les avocats de Guy Orsoni proposent donc qu'il soit libéré et néanmoins soumis à l'assignation à résidence avec surveillance électronique.
Le décret n° 2010-355 relatif à l'assignation à résidence avec surveillance électronique et à la protection des victimes de violences au sein du couple a été signé le 1er avril 2010.
L'assignation à résidence avec surveillance électronique, instituée par la oi pénitentiaire, est une mesure alternative à la détention provisoire. Elle oblige la personne à demeurer à son domicile ou dans une résidence fixée par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention et de ne s'en absenter qu'aux conditions et pour les motifs déterminés par ce magistrat.
Le décret précise les modalités de recueil de l'accord de la personne mise en examen. Il prévoit que cet accord doit être donné en présence de son avocat ou que celui-ci ait été dûment convoqué.
Il précise également comment le juge d'instruction peut, à tout moment de l'information, modifier la mesure et indique les mesures applicables en cas de non-respect de l'assignation à résidence avec surveillance électronique.
Guy Orsoni ne serait pas donc libéré au sens strict du terme. Le juge d'application des peines disposerait toujours de la possibilité de le réincarcérer en cas d'infraction. Par ailleurs, il serait soumis à une surveillance stricte. C'est donc une bonne solution de compromis sachant que la justice ne saurait plier devant le rapport de forces établi par la grève de la faim.

Pour l'heure, je ne saurais dire si les magistrats seront sensibles à la voie de la raison. Je sais seulement que si cette solution est repoussée chaque partie entrera dans une nébuleuse dont personne ne peut prédire la sortie qui sera assurément dramatique. Hier j'ai vu Alain désespéré jusqu'à l'irrationnel. J'ai le pressentiment qu'il préférera mourir que de laisser son enfant sombrer. De notre côté, il sera hors de question de céder si toutes les portes de sortie honorable nous sont fermées par orgueil, tyrannie ou obscurantisme.

La grève de la faim est arrivée au point de rupture pour Guy et Alain. Pierre Jean et moi-même avons encore une quinzaine de jours devant nous. Espérons seulement que la raison l'emportera sur les passions et que les forces de vie seront plus fortes que les pulsions de mort.

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