Les grévistes de la faim corses s'installent dans la durée. Alors
que chaque jour, la presse insulaire traite du sujet des grévistes de la faim
corses et de Guy Orsoni, le silence radio continue d'être de mise dans la
presse continentale. C'est justifié lorsque des sujets dramatiques prennent le
dessus (Syrie par exemple). Ca l'est moins quand la presse continentale
blablatère à l'envi sur des petites phrases prononcées par tel ou tel candidat.
Le Comité Vérité Justice qui s'est créé afin qu'une justice objective fasse son
travail, en étroite relation avec la LDH, continue son travail d'information.
Pour ma part en tant que membre de la société civile et responsable
du comité Vérité Justice, je tente à travers ces courriels de vous mettre au
courant de cette lutte qui témoigne me semble-t-il d'un véritable tournant dans
la manière d'approcher les questions lancinantes de notre société. Il n'y a pas
si longtemps la vox populi aurait opposé les cagoulés de la JIRS aux cagoulés
du FLNC se contentant d'être spectateur malsain de ce combat de
"chefs".
Aujourd'hui l'homme et la femme de la rue sont partagés entre
plusieurs désirs: celui d'une société pacifiée. Nous en avons tous plus
qu'assez des voyous et de leurs méthodes fascisantes. Sans qu'on sache très
bien ce qui est vrai et ce qui est faux on raconte les tristes exploits d'un
Mariani ou d'un de ses pareils. Ces gens-là sont craints mais aussi haïs.
D'un autre côté, les méthodes de la JIRS et de l'anti terrorisme
sont également redoutées. Dans une île où chacun par micro région (il ne faut
pas exagérer non plus) connaît l'autre, nous finissons tous par craindre qu'un
jour on vienne nous arrêter en prétextant un coup de téléphone suspect. Nous
savons aussi qu'une fois en prison il est dur d'en sortir surtout quand on se
heurte à l'obstination orgueilleuse ou paranoïaque d'un magistrat.
La JIRS se démène en ce moment. J'ai la faiblesse de croire qu'elle
tente de démontrer que malgré ce qu'il est dit et démontré elle est efficace.
J'ai pour ma part toujours incité à travers mes articles les victimes à dénoncer les
racketteurs de quelque origine qu'ils soient car ce sont des poux qu'il faut
détruire. Mais il importe de mener ce travail de destruction dans les règles et
non parce que la justice est la plus forte.
Il est exact que notre communauté se montre extrêmement méfiante
envers la justice continentale à la fois parce que nous continuons souvent à
être régis par des réflexes primitifs mais aussi parce que nous avons des
raisons objectives de nous méfier de magistrats qui, pour être efficaces,
préfèrent souvent s'arroger le droit de violer les règles dont ils devraient
être les garants.
Les grévistes de la faim que je connais tous sont fermement décidés
à aller jusqu'aux limites du drame pour se faire entendre. J'espère que nous
n'en arriverons pas là car s'il arrivait malheur à l'un d'entre eux alors
toutes les démarches démocratiques et pacifiques auraient trouvé leurs limites.
Nous allons faire signer l'appel des Douze parce qu'il est mesuré et
juste. Nous allons vraisemblablement récolter des milliers de signatures.
Cet appel n'est pas notre émanation. Il est indépendant. Notre
bataille à nous est plus partisane. Pour avoir étudié le dossier Guy Orsoni
nous nous battons pour sa libération tout simplement parce qu'il est vide et
qu'à ce titre ce jeune homme devrait recouvrer sa liberté.
L'appel des Douze relèves d'une campagne démocratique entièrement
axée sur les principes fondamentaux de l'état de droit. Nos campagnes sont donc
complémentaires mais nullement osmotiques.
En tant qu'écrivain et chroniqueur pour le Journal de la Corse, je
prépare un ouvrage sur le cas Guy Orsoni démontrant combien la JIRS s'est
montrée partiale et s'est enfoncée dans l'erreur pour ne pas avoir à
reconnaître son erreur de base.
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