mardi 20 mars 2012

Au 16ème jour de la grève de la faim…

Au 16e jour de la grève de la faim, les vertiges se précisent et les joues se creusent. Mais l'apparence extérieure qui reste tout à fait supportable ne traduit pas la fatigue intérieure. Je partais avec de sérieuses réserves qui aujourd'hui fondent comme neige au soleil mais reconstitue au quotidien le carburant dont j'ai besoin.

J'ai perdu onze kilos. Les mauvaises langues affirmeront (et elles n'auront pas forcément tort) que ça ne pouvait me faire de mal. En théorie je peux donc encore perdre une vingtaine de kilos. Je crains que cela ne passe pas ainsi. Un médecin m'a prévenu que le corps puisait à la fois dans la masse graisseuse et dans le muscle. Là réside le danger. L'organisme attaque le cœur et les reins. Un individu jeune peut durer deux mois. On lira l'article sur l'histoire des grèves de la faim. Mais après trois semaines ou un mois le risque d'un effondrement général est réel sur des individus fragilisés par une mauvaise hygiène de vie ou âgés. Ce qui est notre cas.

C'est aussi ce risque que nous utilisons comme notre arme essentielle, une arme non-violente vis-à-vis de l'extérieur terriblement dangereuse pour nous-même. Le message que nous lançons aux autorités est simple : êtes-vous prêt à assumer le décès de quatre personnes pour justifier l'attitude butée d'un magistrat à propos d'un dossier totalement vide. Notre situation serait évidemment différente si l'accusation avait trouvé le moindre indice. Ce n'est pas le cas. C'est ce qui fait potentiellement notre force et qui devrait nous permettre de convaincre l'opinion publique de nous appuyer par-delà les rumeurs.

C'est aussi ce qui a décidé la Ligue des droits de l'homme au niveau national et au niveau international.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire