Parce que je ne suis pas seulement un gréviste de la
faim mais surtout un fou d'écriture et d'écriture (je rêve de retourner
au livre que j'écrivais avant d'entrer dans ce mouvement de protestation) je
suis avec une attention particulière le développement des nouveaux outils
technologiques qui entrent dans l'écriture ou la lecture des livres.
Amazon France lance aujourd'hui deux nouveaux modèles
de sa liseuse de livres électroniques Kindle, l'un Wi-Fi et l'autre 3G, tous
deux tactiles. La Kindle Wi-Fi (213 grammes) est proposée à 129 euros et la
Kindle 3G (220 grammes) à 189 euros.
Il faut rappeler que le Kindle est la liseuse la plus
vendue au monde. Amazon vend désormais plus de titres numériques que
d'ouvrages sur papier grâce à sa liseuse Kindle. Les possesseurs du Kindle
Fire, connecté au Wi-Fi et au réseau de téléphonie mobile, pourront accéder aux
millions de livres de la librairie numérique Kindle, aux 11.000 films et
émissions de télévisions offerts par Amazon en flux continu et en
téléchargement, aux 17 millions de chansons de sa boutique en ligne, à ses
jeux, etc.
Les deux nouveaux modèles du Kindle, quasi-identiques
en apparence au premier, peuvent contenir près de 3.000 oeuvres et la durée de
la batterie peut atteindre deux mois.
Le Kindle, doté d'une encre électronique noir et
blanc, donne accès à plus de 55.000 livres en français et un million en langues
étrangères, ainsi qu'à des quotidiens. Des applications gratuites permettent
de lire ces contenus sur d'autres supports, jusqu'à six pour une même personne.
Le livre électronique coûte 20 à 30 % moins cher
que la première édition papier et les écarts de prix entre le livre broché et
le livre numérique ont tendance à grandir.
Le livre numérique n'a pas encore décollé en France -
à peine 1 % du marché - alors qu'il représente 15 % des ventes de
livres aux États-Unis et 10 % en Grande-Bretagne. Une révolution est donc
en train de se produire dans le domaine de la culture.
Pour des écrivains d'audience régionale comme moi, la
liseuse électronique est une chance inouïe. L'espace littéraire appartient à
quelques auteurs ou plutôt à quelques maisons d'édition. Il est très dur de
percer lorsqu'on est absent de ces écuries. Le livre électronique va permettre
de percer sur un marché bloqué par le prix de la distribution. De plus les
livres vont se transformer. Il va être possible de les transformer en création
multimédia avec des images statiques ou animées, du son. Bref, je trouve cela
parfaitement enthousiasmant.
Quant au livre papier il trouvera toujours son public
mais un public plus âgé, plus restreint qu'il ne le fut il y a seulement vingt
ans. Aujourd'hui, la grande maison d'édition Gallimard vend une moyenne de 700
exemplaires par titre. Il sort plus de 60.000 titres par an alors qu'un grand
libraire ne peut accueillir que 4.000 ouvrages sur ses rayons. C'est dire que
le système est désormais saturé et qu'il va devoir changer ou mourir.
Quant à moi j'ai hâte de retourner à mon roman encore en gestation.
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