mardi 27 mars 2012

Notre réponse au juge Choquet dans Corse Matin


LES GREVISTES DE LA FIN INTERPELLENT LE JUGE CHOQUET

Le juge Choquet s'explique sur deux pages de Corse-Matin à propos de la JIRS et des grèves de la faim entamées pour une justice sereine et équitable. Il le fait le jour même de la conférence de presse donnée par les avocats de Guy Orsoni dans les locaux de la Ligue des Droits de l'Homme à Paris. Craindrait-il les révélations des avocats de la défense ?
Paradoxalement nous sommes d'accord avec 90% des propos énoncés par le juge Choquet qui reprennent les principes mêmes que nous lui demandons de respecter. À la question posée "Une grève de la faim change-t-elle le fond du dossier ? Evidemment non ! Il feint de croire qu’il s’agit d’une pression à l’encontre de la justice, alors qu’il sait pertinemment  que c’est le vide sidéral de ce dossier et les pratiques intolérables de Mr Choquet qui sont à l'origine de notre grève.
La défense a en effet relevé et dénoncé l'utilisation de témoin sous X, de faux témoins, d'incarcérations préventives prolongées jusqu'à l'insupportable, de pressions hallucinantes uniquement sur des témoins de la défense, d'acharnement judiciaire.
Alors oui si le juge Choquet respectait les principes qu'il énonce dans cette interview notre grève de la faim n'aurait pas de raison d'être. Il proclame sa détestation du grand banditisme. Nous aussi. Il annonce, comme une nouveauté, sa volonté de s'en prendre au patrimoine des délinquants. Que n’y a-t-il pas pensé plus tôt ? 

Le juge Choquet appelle de ses vœux une mobilisation citoyenne contre le grand banditisme, souhait que nous réitérons à  chacune de nos manifestations.
 Il rend enfin un hommage appuyé à la Ligue des droits de l'homme, organisation qui s'est tenue à nos côtés tout au long de notre grève de la faim. Nous nous étonnons simplement qu’il montre si peu de considération pour les droits de l'homme eux mêmes.  Les respecte-t-il quand de par sa seule volonté des jeunes gens sont incarcérés durant des mois voire des années puis relâchés sans explication? Les respecte-t-il quand la défense est privée de certaines pièces essentielles du dossier au mépris des droits de la défense principe fondamental de l'état de droit ? Les respecte-t-il enfin en décrétant les gardes à vue systématiques réservées aux seuls témoins de la défense et en avalisant les chantages auxquels ces témoins sont soumis à seule fin de renforcer la thèse de l’accusation ?

Le juge Choquet affirme sentencieusement vouloir renforcer le débat contradictoire. La formule est originale et audacieuse dans sa bouche. Car il sait qu’il n’y a eu dans les dossiers qu'il a instruits de place ni pour le débat ni pour la contradiction. N’a-t-il pas gardé en détention plusieurs jeunes hommes plus d’un an en détention sur la foi d’un témoignage sous X, dont il a bien fallu admettre qu’il s’agissait d’un faux ? Toutes ces personnes ont du être libérées… Afin de pallier l’absence de tout indice de culpabilité dans ce dossier n’a-t-il pas préféré s’appuyer sur des témoignages anonymes mensongers tout en refusant les explications apportées par la défense, en passant outre des alibis pourtant vérifiés par les policiers ?

Pour notre part, nous souhaitons vivement que justice passe. Mais cela ne se fera que dans le strict respect du droit et par l'utilisation sereine des moyens mis à la disposition des magistrats par les règles qui fondent la démocratie. Notre mouvement continue donc pour affirmer que la justice n'est la justice qu'à la condition d'être fondé sur des principes justes et non sur les humeurs d'un homme fut-il magistrat, qualification qui n'induit en aucune façon un droit monarchique d'embastillement.

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